Un roman plastique
C'est en 2010 que naissait le projet Nielsson C., ou plus précisément que j'inventais le personnage J. Nielsson.
J. Nielsson se métamorphosa lentement en une intrigue. De simple pseudonyme, il devint un objet malléable, au formidable potentiel de création exponentielle. En ce personnage, se trouvait un médium idéal : la narration.
Le domaine de la fiction est une source inépuisable de formes, de fonds, d'intrigues, d'émotions ; un patchwork où tout peut se lier par un fil, qu'importe la provenance des parcelles. La narration n'est autre que ce fil cousant les éléments les uns aux autres, jouant de cohérence et de paradoxe, le trajet qui se dessine sur une carte vierge et qui d'un geste guidé, dévoile des paysages imaginaires au lecteur.
J. Nielsson, faisant figure de guide, permet ainsi d'arpenter des problématiques, des sujets variés d'un chapitre à un autre dans un univers que je développe par le biais de divers mediums tels que le dessin, la photographie, le modélisme, l'installation et l'écriture.
En 2012, J. Nielsson, dilettante passionné par l'architecture, décide de fonder une compagnie de recherche indépendante vouée à travailler sur la question de l'hétérotopie contemporaine, d'après la définition originale de Michel Foucault. Il invite douze de ses connaissances à le rejoindre dans cette aventure. Ensemble, iels forment la Nielsson C.
La Nielsson C., divisé en quinze chapitres, raconte leur histoire à elles et eux, ces personnages fictifs, atypiques, dont la particularité est de disparaître les un.e.s après les autres au fil des chapitres. Chaque chapitre se compose d’une série de pièces distinctes, représentant ce qu'il reste de ces personnages dans le lieu de leur disparition.
Quinze chapitres au total, telle est l'armature du projet, dans lesquels des thèmes tels que l'espace architectural et mental, le vide, la disparition, le deuil, la solitude, la paraisse et l'intime sont traités.
Jordan Pallagès
A visual Art Novel